Quelques chiffres :
- Le taux de chômage des jeunes est de 23%
- 50% des jeunes ont un sentiment d'angoisse face à l'avenir et 1 jeune sur 2 doute que les études garantissent une insertion plus facile dans le monde du travail.
- 21% des jeunes et étudiants pensent qu'ils ont une formation en décalage avec les besoins des entreprises
- L'accès au monde du travail des jeunes diplômés s'est fortement dégradé avec la crise: en 2009, 64% des jeunes diplômés sont en emploi 8 mois après leur sortie du système éducatif contre 68% en 2008 et 77% en 2007.
- 170000 jeunes sortent sans qualification du système scolaire
- Une forte précarisation des situations professionnelles des jeunes diplômés en 2009: 47% de CDI contre 54% en 2008.
Je suis navrée par ces chiffres et suis persuadée qu'une société qui abandonne ses jeunes abandonne par là-même son avenir .
Les leviers possibles:
- - Généraliser la formation par alternance et l'apprentissage à tous les échelons de la formation initiale.
- - Généraliser le principe du tuteur qui va permettre de rendre employables les jeunes sortis sans diplôme ou sans qualification.
- - Lister et plannifier les filières génératrices d'emploi dans les années à venir (" emplois verts" )
- - Développer la culture de l'entreprise et de l'entrepreneuriat pendant la scolarité: sensibiliser les élèves et les étudiants à la création d'activité.
- - Instaurer un système de parrainage/tutorat entre générations et développer le mécénat de compétences:
- Etoffer le tutorat dès le lycée en proposant à des anciens de parrainer des élèves
- Systématiser le parrainage des promotions de masters d'universités par des entreprises
- Faire parrainer les jeunes entrepreneurs par des experts retraités
- Valoriser le capital expérience des seniors au sein de l'entreprise. Aménager un temps partiel dédié à la transmission des savoirs, à des missions de coaching, de parrainage.
Au Royaume-uni, le New Deal for Young People a permis une baisse de 30 000 à 40 000 jeunes chômeurs.
Comment?
Les chômeurs agés de 18 à 24 ans sont contactés au bout de 6 mois d'indemnisation chômage et entrent dans une phase intensive d'orientation (Gateway).
Après cette phase 4 options leur sont proposées:
Un emploi subventionné assorti d'une formation professionnelle d'un jour par semaine.
La création d'entreprise
Une formation à plein temps
Un emploi dans le secteur de l'environnement ou dans le secteur associatif.
Résultats, en décembre 2007, 100000 jeunes ont participé à ce programme et l'opération a permis de réduire le nombre de chômeurs de près de 40000 personnes.
Les Pays-Bas ont instauré quant à eux une "obligation de travailler": "work first" ou "Travaillez d'abord".
Depuis 2008, les jeunes ne peuvent introduire une demande d'allocation de chômage s'ils n'ont jamais eu d'emploi.
La ville de Groningue oblige le jeune demandeur d'emploi à accepter un travail manuel à vocation sociale durant 6 semaines.
Bilan: 24% de jeunes chômeurs en moins depuis l'entrée en vigueur de la mesure, pour moins de 15% dans le reste du pays. Au bout de 6 semaines: 60% des jeunes de Groningue renoncent à demander une allocation et plus de la moitié d'entre eux décrochent rapidement un travail.
Même si toutes ces mesures et pistes sont efficaces et encourageantes, il me semble que le meilleur levier pour le jeune est avant tout psychologique et qu'il concerne sa motivation:
- Avoir envie de trouver un emploi ou de créer sa propre activité
- Chercher sa voie et innover
- Croire en soi et croire que l'on peut proposer ses compétences.
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