2013/08/14

Pourquoi et comment j’en suis arrivée à faire de la politique ?


Quand je suis arrivée en famille à Bordeaux en 2002 suite à une mutation de mon mari, j’ai tout d’abord été très agréablement surprise par la douceur de vivre et l’accueil qui nous a été réservé.
Tout est beaucoup plus facile en province à une exception près et pas des moindres : l’insertion professionnelle.
En quittant Paris, je quittais un grand groupe bancaire et des perspectives professionnelles qui s’ouvraient à moi. A Bordeaux, la tâche s’est avérée beaucoup plus difficile que je ne me l’imaginais.
Plusieurs difficultés se sont immédiatement présentées à moi : ma reconversion toute fraiche dans la formation avec un diplôme et pas d’expérience, mon absence de réseau et de connaissances professionnelles et enfin la compatibilité de ma vie professionnelle et personnelle maintenant que tout reposait sur moi et que je n’avais aucun parent pour me seconder.
Dès mon arrivée et pendant 2 ans, je n’ai cessé de rencontrer une multitude de gens aussi divers qu’intéressants qui avaient l’avantage de m’ouvrir la voie des possibles ou au contraire qui me décourageaient dans ma recherche d’emploi. Ce travail de fourmi pour tisser un réseau professionnel important et efficace m’a appris à développer une certaine aisance et audace relationnelle, à modifier et adapter ma présentation en fonction des rencontres et des circonstances et surtout j’ai pu mesurer et apprécier l’état de l’environnement économique  girondin, ses atouts, ses faiblesses, ses forces vives, son fonctionnement ainsi que les aspirations et codes de ses principaux acteurs.
C’est très important les codes avec lesquels une communauté communiquent : ils offrent une clé de lecture précieuse.
C’est grâce à ce travail de réseau que j’ai construit mon projet professionnel et surtout que j’ai pu faire de la politique.
En effet, même si l’objectif de ma recherche d’emploi était à court terme la reprise rapide d’une activité, j’étais persuadée qu’il y avait un deuxième objectif celui-ci à long terme qui était de bâtir un réseau efficace et important qui me permettrait de naviguer plus aisément dans ce « marché caché » et qui m’ouvrirait à terme des portes réservées qu’à une poignée de gens.
Cette démarche, si j’en parle aujourd’hui facilement n’a pas été naturelle au départ et fut même très mal vécue au démarrage car je ne comprenais  pas pourquoi il fallait déployer autant d’énergie pour accéder à un monde que j’imaginais plus ouvert et désireux de nouveauté. Une fois le temps de la naiveté passé, la conviction profonde et  le souhait que j’ai aujourd’hui d’être génératrice de lien entre les gens  de manière à ce que chacun trouve sa place plus facilement me vient probablement de cette expérience de vie.
Dans ce travail de réseau, j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas du tout si ce n’est par les représentations des médias, celui de la politique.
J’ai pu constater, souvent à mes dépens, que le milieu professionnel était finalement assez proche du monde politique dans son rapport au pouvoir.
C’est un ami qui m’a d’ailleurs beaucoup aidé dans ma recherche d’emploi, qui m’a parlé d’un engagement politique mesurant que ce que je représentais :une jeune femme mariée, mère de famille, dynamique, parisienne donc apporteuse d’une vision nouvelle pour Bordeaux et surtout désireuse de faire bouger les lignes.
Je pense que, comme M.Jourdain , j’ai toujours fais de la politique sans le savoir : caractère très engagé et idéaliste, pourfendeur d’une justice sociale ,convaincu de la nécessité de dépasser  les préjugés et les idées reçues et résolument tournée vers l’action  concrète.
Ma difficulté a été de prendre ma carte dans un parti qui est celui qui est le plus proche de mes convictions mais qui me contraint pour un certain temps à renoncer à une certaine liberté de ton .

2 commentaires:

B.Judel a dit…

Merci pour le partage de votre expérience!

Anonyme a dit…

La politique vue comme une carrière, en quelque sorte ! Ce n'est pas vraiment ce qu'on attend de nos femmes et hommes politiques...